La normalité, ce mot souvent prononcé avec une assurance qui frôle l’absolutisme, mérite une introspection profonde dans notre société. Elle est souvent associée au conformisme, cet alignement sur une ligne imaginaire de ce qui est acceptable ou attendu. Mais cette normalité, est-elle un but en soi ? Loin de là. La richesse humaine réside dans notre diversité intrinsèque, dans nos nuances qui distinguent chacun comme unique. L’essence de l’individualité n’est pas d’être normal mais d’être soi-même, authentiquement et fièrement.
Dans notre monde, le pouvoir en place tire sa force du conformisme ambiant, de cette peur qu’a chacun de s’éloigner de la norme et de s’exposer au jugement. Pourtant, c’est dans l’expression de nos singularités que réside le potentiel de changement et d’innovation. Si nous osions davantage écouter nos différences, les sociétés pourraient se transformer et se libérer de nombreux diktats oppressifs.
Parlons de l’éducation, cet immense tissage de potentialités où chaque être humain devrait être reconnu comme un génie dans son domaine. Malheureusement, notre système éducatif actuel, plutôt que de cultiver ces graines de génie, tend à modeler les esprits pour les faire entrer dans un moule prédéfini. Les génies inadaptés se voient trop souvent relégués au rang de ratés, non pas à cause de leur manque de talent, mais en raison de leur incompatibilité avec les critères arbitraires de la normalité.
L’école, telle qu’elle est souvent conçue, prépare à la docilité : apprendre à obéir, à ne pas remettre en question, à s’acquitter de ses impôts, à consommer sans conscience, à voter sans discernement et à être un “bon citoyen” dans le sens le plus restrictif du terme. Cela ne laisse que peu de place pour que l’individu puisse éclore selon sa propre essence.
En définitive, la normalité est un concept réducteur qui peut étouffer l’éclat de la singularité humaine. Célébrons donc l’unicité, encourageons l’émergence des talents dans toute leur diversité et forgeons une société où être soi-même n’est pas la voie de l’exclusion mais celle de l’émancipation.
Johann